La droguerie Pollien, à votre écoute depuis 42 ans à Bellevaux
A quelques semaines de la date officielle de sa retraite, Sylvie Pollien fait le point sur 42 ans d’activités à Bellevaux et retrace la belle histoire de sa droguerie, enseigne incontournable du quartier. Huile Précieuse, Eau d’Or, fragrance Femme lumineuse, Huile des Anges… autant de préparations uniques qui permettent d’accompagner chacun et chacune vers un moment de ressourcement. Bienvenue au Palais des essences !
Sylvie Pollien, comment a démarré l’aventure à Bellevaux ?
Je suis une fille des champs, j’ai grandi auprès des chevaux dans la ferme de mes parents dans le Grosde-Vaud. J’ai suivi la filière de l’apprentissage, à la droguerie d’Echallens à l’âge 16 ans. À 22 ans, j’apprends que la droguerie de Bellevaux est à remettre et je me présente. Plusieurs droguistes étaient aussi sur les rangs mais c’est finalement à moi qu’on a confié les clefs et j’ai pu démarrer mes activités au 1er octobre 1982.
Si jeune ? Vous n’avez pas été effrayée par l’ampleur de ce défi ?
Je suis une indépendante née, j’ai toujours eu en moi le besoin de créer, c’est ainsi que mon potentiel peut pleinement s’exprimer. Je me suis lancée dans l’aventure avec toute mon énergie et mon envie de liberté. Je ne me préoccupais pas du tout de comment faisaient les autres professionnel·les dans la branche !
Comment développez-vous vos propres produits ?
Je suis en révérence devant la nature et ce qu’elle nous offre. Très tôt, je me suis intéressée aux plantes et à l’aromathérapie, puis à la nutrition, notamment aux travaux de la doctoresse Kousmine. J’ai développé très tôt une passion pour les huiles végétales et huiles essentielles. L’élaboration d’élixirs est le cœur de mon activité. Aujourd’hui, on trouve à la droguerie un large assortiment d’huiles de soins et d’huiles « plaisir », des vaporisations pour l’intérieur, des hydrolats et huiles essentielles pures, en plus d’un vaste assortiment de tisanes, de plantes séchées en vrac ou de teintures de plantes macérées très longtemps de manière artisanale. En effet, l’herboristerie est fondamentale dans mon métier. Mes collaboratrices ont aussi apporté beaucoup dans l’élargissement de l’offre, comme pour les pierres semi-précieuses ou encore les objets de décoration. Mais je tiens absolument à ce que la droguerie soit une droguerie complète, offrant un très large assortiment de produits techniques aussi, allant du débouche-syphon aux produits d’entretien pour le cuir et le métal.
Combien d’employé-e-s comptez-vous aujourd’hui ?
Il y a aujourd’hui trois employées fixes, une apprentie et une personne qui m’aide pour les fabrications. Ce sont des personnes magnifiques et sans elles, la droguerie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Lorsque j’ai commencé, j’ai eu la chance de pourvoir compter sur Madeline, qui est devenue mon bras droit et est restée à mes côtés toutes ces années !
Il y a-t-il eu des moments difficiles ?
En 1994, je suis réveillée en pleine nuit, on m’annonce que la droguerie brûle. Toute la partie magasin est détruite par l’incendie. Par chance, les pièces en arrière-boutique servant aux préparations ne sont pas touchées. Je peux malgré tout continuer à envoyer à mes clients les produits par poste, et on tient ainsi avec toute mon équipe pendant trois mois, le temps des travaux. Je me suis dit à ce moment, « quand on n’a rien à perdre, on peut tout risquer » !
S’il fallait résumer en quelques mots votre mantra, votre formule de vie, quels seraient-ils ?
[Sylvie Pollien sourit largement] Joie, enthousiasme, gratitude.
Comment voyez-vous l’évolution du quartier depuis les années 80 ?
On me demandait pourquoi j’avais choisi de m’installer dans le quartier de Bellevaux. Mais j’ai toujours beaucoup apprécié la fidélité des clients et clientes, elle n’a pas de prix. Je me rappelle quand j’ai commencé, et qu’il y avait des bébés partout, beaucoup de mamans venaient me trouver et une partie de mes huiles sont nées de ces rencontres. Les demandes des clients évoluent avec le temps, ils sont très bien informés, ont des besoins différents d’il y a 40 ans, il faut savoir y répondre. C’est magnifique de constater le renouveau de notre métier.
Quels sont vos projets pour votre retraite ?
Je vais pouvoir consacrer plus de temps à l’enseignement du Tao. Je me suis formée à la médecine chinoise, approche très complémentaire à la droguerie, et cela fait maintenant 34 ans que je la pratique au quotidien. Je donne aussi des cours de Hui Chun Gong à Montheron et je me réjouis d’avoir plus de temps pour transmettre ces passions-là aussi !
Entretien réalisé par Geneviève Rosset
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