Les édicules de notre quartier... et les autres

Dans presque toutes les villes, on rencontre des kiosques qui servaient autrefois à de multiples usages, comme par exemple, se protéger de la pluie pour attendre quelqu’un, observer la ville, ou encore s’embrasser discrètement sans être vu.

Notre quartier ne fait bien sûr pas exception à cette tradition ; il existe plusieurs de ces lieux, comme par exemple les WC fermés près de l’arrêt de bus de la Motte, les WC fermés près de la COOP, au chemin d’Entrebois, ou l’arrêt de bus de Bellevaux sur Aloys-Fauquez où l’on n’a rien le droit de faire, ou encore le petit édicule situé au début de la rue de la Pontaise, également fermé.

Ils ont tous quelque chose en commun: c’est une certaine élégance liée à son époque, dessinés par des architectes de renom pour qui c’était un plaisir de les projeter, il n’y avait pas trop de contraintes, pas de nécessité technique trop compliquée, juste être un lieu, un signe dans la ville, un abri et un lieu de rencontre, bref un espace qui appartient à tout le monde. On peut aussi citer le kiosque qui se trouve au bout du pont de Chauderon (également fermé), dessiné par l’architecte Alphonse Laverrière, qui a conçu la tour Bel-Air, la Gare de Lausanne, ou encore une partie du cimetière de Montoie (également fermé).

Edicule de la Motte. fermé
Triste constat

Malheureusement, ils ont tous quelque chose d’autre en commun : Ils sont fermés, condamnés, cloisonnés, barricadés, interdits. Les responsables de la ville vous diront que c’est parce qu’il y a beaucoup trop d’incivilités dans ces lieux ; les « jeunes » (toujours eux…) trafiquent, fument, ou pire encore y dorment. On vous dira que l’on ne peut plus garder cela comme ça, qu’il n’y a plus de respect, que les « jeunes » se moquent de tout et je ne sais encore quels arguments plus ou moins douteux pour dire que c’était mieux avant…

Edicule de Bellevaux, fermé

Si l’on peut entendre ces arguments (mais d’une oreille seulement), ne pourrait-on pas réfléchir à chercher ensemble avec la ville et les « jeunes » à des solutions pour redonner un sens à ces édicules, car une chose est bien claire, leur aspect fermé, barricadé, qui leur donne un air de no men’s land, n’invite pas au respect, on comprend bien qu’on ait envie de taguer tout cela, d’y inscrire sa colère.

Ces édicules font partie du patrimoine de notre ville, nous devons les conserver, les entretenir et les mettre en valeur et nous devons tous y mettre du nôtre, la ville, les habitants, les « jeunes » et se mettre ensemble pour trouver une solution durable qui satisfasse tout le monde.

Pour la ville, il ne s’agit pas de s’en remettre aux habitants en déléguant les tâches (entretien, nettoyage) qui lui incombe. Il n’y a pas que les kiosques suffisamment grands pour y accueillir un café, un lieu de rencontre et accessoirement un loyer et une source de revenus qui doivent être sous la responsabilité de la ville.

Que faire ?

Mais pour nous les habitants, il s’agit également de faire des propositions d’usage, par exemple échange de livres, (déjà éliminé dans le terminus du bus n°3), lieux de rencontre, de débats, permanence dconsultation...

Je suis convaincu que si nous nous engageons (La ville ET nous) nous pourrions pour le bien de tous faire quelque chose de bien, pour la vie du quartier, pour le patrimoine culturel et pour contribuer à redonner à la ville qui nous appartient à tous un sens social.

On pourrait au moins faire un test sur six mois par exemple…

Bernard Zurbuchen

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