RETOUR DU FORUM SUR L’ETAT DES BÂTIMENTS LOCATIFS A BELLEVAUX (par Séverine Pedreza)


Comment naît une action collective au Centre socioculturel ?

Le Centre socioculturel est un lieu de rencontre. Il offre non seulement un espace convivial, mais aussi un lieu où partager ses problèmes. Souvent, lorsqu’on les exprime, on se rend compte qu’on n’est pas seul, non seulement parce qu’il y a des gens pour écouter, mais aussi parce que notre problème est partagé par les autres.
Pour l’équipe du centre, c’est là le début d’une réflexion collective et peut-être d’une action collective.

C’est donc après de nombreuses discussions sur la vie dans le quartier et l’état des appartements que L’équipe du centre a organisé un forum sur l’état des bâtiments locatifs dans le quartier, le 5 avril.

Le triste état des bâtiments, le désespoir des locataires.

Malgré un nombre réduit de participantes et participants, la liste des problèmes était importante et les plaintes variées. Des canalisations qui lâchent, voire qui explosent, des moisissures qui reviennent en permanence sur les murs, des salles de bains vétustes, des couloirs sales, des fenêtres qui isolent mal, des caves habitées, des déchetteries au pied des immeubles, etc.

Bien sûr, les récits accumulés étaient impressionnants, mais le plus grave a certainement été que les locataires étaient désespéré·es. La plupart a tenté à plusieurs reprises de faire remettre en état les appartements, sans succès, les réparations étant toujours superficielles. De plus, les loyers des logements subventionnés étant plus bas que le marché, on nous fait vite comprendre qu’à ce prix-là, on ne se plaint pas. A force d’interpeller la gérance, on a peur d’être catalogué de mauvais·e locataire et d’être mis dehors, alors qu’on ne peut pas se permettre de payer plus de loyer. Ce sentiment d’impuissance démobilise les locataires, la situation générale persiste et le tout crée des tensions entre voisin·es.

Et alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Ce qu’il faut savoir, c’est que quel que soit le prix du loyer, tout le monde a le droit de vivre dans un appartement salubre. N’oublions pas que c’est la Ville qui paie la partie du loyer qui est subventionnée, c’est donc de la redistribution sociale, ce n’est pas un cadeau du propriétaire, qui, lui, perçoit l’entier du loyer.

Il est donc conseillé de faire un dossier, c’est à dire de prendre des photos, de dater et noter lorsque quelque chose arrive, de garder trace des échanges écrits avec la gérance et des appels, de les quittancer si possible par un courrier.

Si la situation est critique, que, malgré les appels, rien n’est fait, on peut aussi écrire à la commission de salubrité de la Ville. Pour faire cette démarche, il faut avoir son dossier prêt.

A la rentrée, une fiche de bonnes pratiques sera mise à disposition des locataires par le centre.socioculturel. Dans un second temps, l’association de quartier AQuBe se réunira avec les personnes intéressées pour décider d’autres actions.

Enfin, l’équipe du Centre est disponible pour soutenir les démarches, qu’elles soient individuelles ou collectives.

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