LA MAIN DANS LE CHAPEAU (Entretien avec pascal Dayer, le comité de rédaction)

Le comité de rédaction s’est entretenu avec Pascal Dayer, comédien et membre fondateur de la troupe «La Main dans le Chapeau» qui propose chaque année des représentations «surprises» dans les classes des écoles de Lausanne, dont celles de Bellevaux ! Nous en avons profité pour poser quelques questions.

- Comment est née l’idée de d’amener le théâtre dans les classes des écoles? 

D’abord le théâtre est simplement un lieu où se retrouvent acteurs et spectateurs. La compagnie La Main dans le Chapeau a choisi d’être là où se trouvent ceux à qui elle s’adresse. Peu de salles sont vraiment adéquates pour ce type de rencontre. Nos spectacles sont destinés aux jeunes : la classe est le lieu rêvé (même s’il n’est pas toujours de rêve), où on a le plus de chance de rencontrer des enfants de tous âges de toutes conditions. Une surprise gratuite !

- Quelles sont les réactions des enfants à la vue de vos spectacles dans les écoles ?

Jouer un spectacle dans la classe est un bon truc. L’acteur n’est pas sur sa scène, tandis que le jeune dans sa classe est sûr des choses qu’il va vivre. Mais voilà qu’il s’en passe d’autres qu’il n’attendait pas.  

C’est un peu le théâtre à l’envers ! La première réaction est souvent une question : C’est qui ? Maîtresse, vous les connaissez ? Ils font quoi ? 

Puis vient l’envie de prendre la situation en main : «  On n’aura pas le calcul ? », « Faut dire au concierge ! En bas il y a écrit que les parents ne doivent pas entrer dans l’école ! »

Pour nous, le pari est gagné. Les enfants ont les yeux et les oreilles grandes ouvertes et on a la maîtresse comme complice. 

- Qu’est-ce que la troupe cherche à amener aux enfants avec ses spectacles ?

Simplement à les amener au théâtre. Mais pourquoi ? Dès le premier spectacle les acteurs ont eu une vraie surprise, de la 1ère à la 6ème et qui se répète à chaque fois. Deux situations extrêmes : ou bien l’enfant veut s’embarquer dans l’aventure et, fort de cette envie, il prend tout pour s’évader dans une histoire. Ou bien l’enfant ne veut pas être mené en bateau : il fait tout pour vérifier que ce qui se passe est bien vrai, que ce n’est pas n’importe quoi. 

Pour cela Domenico Carli écrit les textes en prenant la réalité de l’intrusion surprise dans la classe comme point de départ. On ne pourrait pas jouer ces pièces ailleurs qu’en classe. 

- Est-ce qu'il y a des spécificités à prendre en compte dans les classes ?

Entrer dans une classe c’est découvrir une ruche avec ses rois, ses reines et ses ouvrières !  Nous devons surtout tenir compte du rythme de chaque enfant, qu’il soit rapide ou lent. 

Pendant le spectacle, avec une vingtaine d’enfants, chaque réaction personnelle influe sur le mouvement de toute la classe. La proximité des acteurs stimule naturellement les échanges entre enfants. Il faut alors adapter le tempo du jeu en gardant le rythme de l’action. Les histoires sont écrites et mises en scène de façon à ce que les comédiens puissent avancer dans l’histoire sans être débordés par les enfants mais sans les perdre non plus. Nous posons ainsi peu à peu la frontière entre leur réalité et la fiction des personnages. 

Dans les animations, il y a ceux qui veulent jouer seul, d’autres toujours avec les mêmes camarades. D’autres préfèrent se cacher dans le groupe. La ruse du meneur de jeu est de mettre en relief tout ce qui passe inaperçu ou sans importance. 

Il faut du temps pour faire l’expérience dans le temps et l’espace de ce que c’est que ”faire pour de vrai ”et ”faire semblant”. Mais ce n’est pas une expérience solitaire. Un grand acteur disait ”Apprenez-moi à être spectateur ”.

- Et le spectacle de cette année ?

100/SANS MIROIRS ! L’entreprise FAUKÇABRILLE accomplit sa mission dans les classes lausannoises qui doivent briller ! Faire briller le monde c’est un apprentissage. Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Et à l’occasion de son anniversaire, l’apprenti de l’équipe reçoit un cadeau surprenant qui lui fera se regarder comme il ne s’est jamais vu. 

Mais chut ! Dès le début novembre, des classes de 1018 vont passer une journée de Théâtre-Surprise avec La Main dans le Chapeau. Parce qu’en plus du spectacle vos enfants pourront ”faire du théâtre ”.

Tous les jours, je suis le réveillé, l’habillant, le déjeunant, le piéton, l’élève, le récréationneux, le télévisioniste, le couchant. 

Mais aujourd’hui je suis en plus : spectateur et acteur. 

Pour découvrir comment être moi-même avec les autres à Bellevaux.

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