Gabrielle Nobs a vécu 40 ans dans la tour d’EntreBois 17. Sa curiosité, son ouverture au monde, mais aussi ses balades quotidiennes avec ses chiens lui ont permis de rencontrer beaucoup de gens et ont fait d’elle une personnalité du quartier. Comme elle est de ces femmes qu’on peut écouter pendant des heures raconter des récits passionnants de sa jeunesse, de ses voyages, de ses amitiés et de sa vie à Bellevaux, nous lui avons demandé d’écrire un article sur sa vie dans le quartier. Elle a choisi de relater son expérience des repas au Centre socioculturel. Nous en sommes flatté·es.
Mais Gabrielle Nobs n’a pas été active qu’au centre socioculturel : elle a été la première en Suisse à être formée et à mettre en pratique l’éducation de chiens pour personnes sourdes et mal-entendantes. Elle a également créé l’association les Chiens visiteurs d’amitié, qui allaient visiter des femmes et des hommes qui n’étaient plus en capacité d’en avoir.
Cette générosité qui caractérise Gabrielle a engendré la collaboration avec le centre socioculturel, et nous l’en remercions avec affection et reconnaissance.
Séverine Pedraza
Chers Habitués du Centre socioculturel de Bellevaux,
Je vais essayer de vous raconter mes souvenirs de mon activité parmi vous.
Je cherchais quelque chose à faire qui plairait à ceux qui fréquentaient le centre, où je pourrais utiliser ce que j’aimais faire et où j’avais des capacités :
- Ma connaissance des chiens et leur respect. Mais cela intéresserait-il le public du Centre ?
- La cuisine et ma capacité à la faire. J’ai pensé qu’un repas à prix coûtant aurait plus de chance de plaire (j’ai toujours offert mon travail).
Donc en route pour les Soupers d’Entre-Bois !
Au tout début, c’était une soupe et un dessert. Mais très vite, cela a passé à un vrai repas : une entrée, un plat et un dessert, que je trouve important.
Rapidement, les enfants m’ont baptisée Mémé la Soupe et encore maintenant, à 92 ans, j’en suis très fière !
Alors voilà, j’ai découvert qu’en cuisinant pour plusieurs, chaque repas coûte de moins en moins cher. On devait s’inscrire à l’avance, ce qui me permettait d’annoncer le prix sur le menu affiché dès l’arrivée des participants. « Si vous souhaitez un verre de vin, SVP, amenez vos bouteilles ! »
Et nous avons été jusqu’à 35 soupers. J’ai fait ces soupers pendant trois ans. J’avais la septantaine et je me trouvais trop vieille. Dès lors, je suis passée aux goûters d’Entre-Bois, ce que j’ai poursuivi pendant une année.
Au début, on ne m’ouvrait la porte des locaux que vers 18h pour un repas servi à 19h. J’apportais tout cuit et chaud de chez moi. Mais pour finir on m’a confié une clé…
J’ai eu une aide précieuse et fidèle : Marianne, qui après le repas, a pris en main de débarrasser, de faire la vaisselle et de ranger, chaque fois Marianne – encore Merci !
Trouver quoi proposer à chaque Souper ? aucune difficulté. Rassembler les aliments nécessaires : non plus. Il n’y a eu que pour la Paëlla à la Valenciana où une espagnole participant aux soupers s’est annoncée comme cheffe de cuisine pour ce souper et m’a accompagnée pour les achats. Elle-même a été surprise par la modicité des coûts, pourtant nous n’avions sélectionné que la meilleure qualité.
Si je choisissais de mettre du bœuf au menu, je prenais la viande à mon compte.
J’ai eu un beau plaisir à faire ces soupers, et suis encore reconnaissante.
Gabrielle
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